INTRODUCTION

La Politique agricole commune (PAC) façonne depuis plus de 35 ans l'environnement quotidien de millions d'agriculteurs européens et également celui des consommateurs. Au fil des années, elle a nécessairement évolué, elle s'est même réformée. Mais en dépit des crises et des critiques, elle reste un remarquable succès. Elle a permis à l'agriculture européenne de se maintenir, notamment dans les régions difficiles, de se développer, d'être plus productive. Elle a été un instrument important d'aménagement du territoire. Les exploitations agricoles ont dû nécessairement se moderniser, entraînant de nouvelles activités industrielles : machinisme, engrais, alimentation animale.... Le progrès variétal et génétique, l'amélioration des techniques culturales, de la gestion ont été favorisés.
La croissance de la production a permis l'expansion des industries agro-alimentaires aussi bien en quantité qu'en qualité et la progression des échanges avec les pays-tiers : l'Union européenne est devenue le deuxième exportateur agricole mondial tout en restant cependant le premier importateur.
Quant aux consommateurs, ils ont vu leurs conditions d'approvisionnement profondément modifiées. A la sécurité alimentaire s'est ajoutée une grande stabilité des prix. L'alimentation ne représente plus aujourd'hui que 15% des dépenses des ménages européens.
Cependant, victime en quelque sorte de son succès, la PAC s'est trouvée confrontée peu à peu à de multiples problèmes : excédents, augmentation des dépenses consacrées aux marchés, disparités persistantes entre les agricultures européennes dans le contexte d'une Communauté à Neuf, à Douze, Quinze puis Vingt-Sept. A cela se sont ajoutées dans les années 80-90, les contraintes venues de l'extérieur : libéralisation des marchés à travers les négociations du GATT, mondialisation des échanges, déréglementations...
Après les premières remises en cause vers la fin des années 70, les années 80 ont connu des réajustements plus