La parodie
De Stéphane Mallarme
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui ...
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !
Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.
Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.
Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.
(Version parodiée)
Celui qui baille à l’heure du midi
Va-t-il nous broyer avec un coup de livre.
La blanquette de veau froide ne demandant qu’à vivre.
Le tranchant acier des bols qui n’ont pas fui !
Un signe d’y a un bail s’en souvient que c’est lui
Pas si mal mais qui ne donne pas la peine de vivre.
Ce pauvre sôt qui n’a pas su où vivre
Quand du subtil Hubert si lassé par l’ennui.
Toute une histoire pour cette blanche anodine
Que même l’oiseau porte aucun intérêt pour lui.
Voyez ce malpropre au plumage sali.
Que trouvez-vous à ce fantôme des nuits ?
Que le simple froid l’immobilise
Ce plumage dont seul le poète en est