La pauvreté
Car, aucun pauvre ne ressemble à un autre. Et d'abord, pauvre de quoi? En argent, en relations, en intelligence, en vaches, en enfants, en temps, en amour, en santé?
I- Le terme de pauvreté, une conception récente:
L'invention des substantifs pauvre et pauvreté est ainsi de date relativement récente. Elle serait apparue à la faveur d'une évolution économique qui s'est dessinée entre le Xe et le VIIIe siècle av. J.-C., ce qui a permis à un petit nombre de propriétaires fonciers cupides de contraindre des exploitants agricoles à leur céder leurs terres et de s'enrichir à leurs dépens.
En Europe, jusqu'au Moyen Âge, et presque partout jusqu'à des dates bien plus proches, le pauper était plutôt le contraire de potens (puissant). Au IXe siècle, le pauper était considéré comme un homme libre dont la liberté était seulement menacée par ces puissants. Dans bien des pays, on entrait dans l'univers de la pauvreté ou de l'indigence, soit lorsqu'on tombait de la strate sociale à laquelle on avait appartenu, soit lorsqu'on perdait les instruments nécessaires à son travail ou à sa reconnaissance sociale (pour un clerc, la perte de ses livres, pour un noble, la perte de ses chevaux ou de ses armes), soit aussi lorsqu'on était exclu de sa communauté.
II- La pauvreté ou la simplicité:
Une distinction attribuée à saint Thomas, pour qui la pauvreté représentait le manque du superflu, alors que la misère signifiait le manque du nécessaire [citation]. Pauvreté volontaire (vœu de pauvreté dans des ordres catholiques, renonciation aux ordres catholiques, comme condition d'écoute optimale de Dieu.)
C'est dans ce sens