La peinture en classicisme
Service éducatif , Musée Condé, juin 2002
Statut du peintre au XVIIe siècle :
C’est à partir du XVIIe siècle que l'artiste cesse d'être considéré comme un « technicien » du pinceau, chargé de transmettre le savoir-faire ancestral hérité du maître, plus ou moins asservi à la volonté des princes ou des prélats. La peinture devient un art libéral. Les figures imposantes telles que Rubens, Vélasquez ou Le Brun semblent traiter d'égal à égal avec les grands. Le monde de l'art et le pouvoir politique se reconnaissent mutuellement. Les Académies, inspirées de l'Académie de Platon et dont certaines ont perduré jusqu'à nos jours, comme l'Académie française, l’Académie des inscriptions et belles-lettres ou encore l'Académie des sciences1, jouèrent un rôle essentiel dans cette transformation, en propageant un enseignement qui s’appuie sur des règles spécifiques. Ainsi, Le Brun, soucieux de libérer les artistes des contraintes imposées par les corporations, propose à Louis XIV de créer l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648.
L'apprentissage :
Cependant, avant d'accéder au statut d’artiste reconnu, l'aspirant doit passer par un rude apprentissage.
A douze ou treize ans l'apprenti prépare les supports et broie les pigments. Son appréhension du dessin passe par la copie des dessins de maîtres2, puis l'étude de moulages et l'observation de la nature, avant d'imager des compositions personnelles. Lorsqu'il prend le pinceau, c'est parfois pour traiter un élément particulier du tableau du maître, le plus souvent paysages ou animaux. Ainsi la plupart des oeuvres de cette époque ne sont pas uniquement de la main du maître et un peintre comme Rembrandt par exemple a pu avoir plus de 50 élèves ou assistants dans son atelier. Les assistants interviennent souvent en tant que spécialistes. Mais c'est toujours le maître qui donne la touche finale.
Les corporations :
Pour accéder au statut de maître, il faut avoir