Dans le cadre du travail final, le sujet que j’ai choisi d’aborder est celui de la pensée de Kropotkine. Ce dernier me semble intéressant, car non seulement il a tenté de construire une théorie scientifique de l’anarchisme, mais il a également voulu lui donner un fondement moral. La pratique et la théorie sont pour lui indissociables. En effet, toute action se rattache à une pensée tant au niveau individuel que collectif. Lorsqu’il y a révolution, celle-ci porte en son sein une théorie d’un certain mode d’organisation ou d’un certain idéal de société et elle a pour but de les rendre réels. C’est pourquoi la révolution sociale ou l’action continue des minorités vers un communisme anarchiste, projet de société dont il fait la défense, doit s’accompagner d’une base théorique. Celle-ci ne peut être encastrée dans le milieu intellectuel, puisqu’elle doit naître d’une connaissance empirique du peuple et se divulguer à travers les individus qui le composent. La révolution sociale s’acheminera qu’avec la libération de tous les peuples, l’individu pouvant s’émanciper complètement qu’à condition que tous le soit. Pour Kropotkine, l’origine des éléments moraux en l’homme provient de son instinct social, l’entraide et la solidarité étant considérées comme des facteurs importants de l’évolution de l’humanité. Dans le règne animal, ce qu’il constate, c’est également l’entraide qui permet la reproduction et l’évolution des espèces. Il y a une certaine continuité entre nature et sociale, puisque le tout renvoie à des relations d’influence mutuelles des parties qui va de l’infiniment petit jusqu’à l’infiniment grand. Dans cette logique, l’avènement de l’État moderne pour Kropotkine s’est fait avec l’institution de l’Église, le capitalisme et la justice gouvernementale, chacune de ces institutions se renforçant l’une l’autre. De plus, l’idéologie selon laquelle l’homme poursuit seulement son intérêt personnel et serait foncièrement égoïste est survenue historiquement depuis le