La personnalité
Plus je lis et réfléchis sur cette notion de personnalité, plus elle m’apparaît comme un grand serpent de mer qui a traversé les siècles et les grands courants de pensées...Comment s’en sortir lorsqu’on n’est pas un spécialiste, entre les théories philosophiques, psychologiques, métaphysiques, analytiques ? Les unes exaltant la liberté de la personnalité, les autres dénonçant cette illusion et soutenant l’influence de la société et de l’environnement, d’autres encore affirmant la prépondérance du corps ou celle de l’âme, certaines enfin posant l’inconscient comme fondement de la personnalité : comment s’y retrouver et d’où partir ? On parle de « Moi », de « Soi » (vrai ou faux en plus !), d’identité, d’essence, d’être, de conscience, et puis voilà la vox populi qui s’en mêle et qui dit « il (ou elle) a une forte personnalité », ou bien « il (ou elle) n’a aucune personnalité » : on le voit ce concept est chargé de tout un passé...et ne semble pas trouver de définition claire et définitive. Pour ma part, puisqu’il faut quand même partir de quelque chose je me rangerais volontiers à l’opinion selon laquelle la personnalité serait le résultat chez un sujet de l’intégration dynamique de composantes cognitives, pulsionnelles et émotionnelles ; l’agencement de ces différents facteurs constituerait les traits de la personnalité à savoir les modalités relationnelles de la personne, sa façon de percevoir le monde et de se penser dans son environnement : c’est ce qui permettrait à l’être de s’ancrer dans le réel. On lui attribuerait deux propriétés : la stabilité qui garantirait la continuité d’être de la personne et l’unicité qui caractériserait le sujet et le distinguerait des autres. Marcel Proust s’est attaché, lui aussi, de manière systématique à analyser ce problème de la personnalité, et tout au long des innombrables pages de son œuvre « A la Recherche du Temps perdu », il n’a pas cessé de traquer, d’explorer et d’approfondir la personnalité de son