La perte des valeurs
1° La paix
Effectivement, notre extrait commence sur un paradoxe. Salluste débute sur un bilan de l'age d'or de Rome qui a conquis le monde, tous les rois sont à ses pieds, Carthage la rivale de la ville est à terre.
Nous avons une suite de termes laudatifs/melioratifs, ainsi que des hyperboles pour montrer la puissance de Rome: "magni", "ferrae", "ingentes", "ab stirpe", "cuncta". Et là, comme une chute, la fortune se met à céder et à tout bouleverser "saevire fortuna ac miscere omnia coepit" (ligne 3-4). Il ménage le suspense par des longues subordonnées de temps avant la principale. Autrement dit, c'était dans la guerre, dans les conquêtes, que Rome développait sa "justicia" et son "labore". La paix est la source des maux des Romains pour Salluste qui reconnaît toutefois que le repos et la richesse étaient cependant des biens souhaitables "optanda" vers lesquelles les Romains tendaient, mais qui, lorsqu'ils les ont connu les ont conduit à leurs perte (ligne 6, materies omnium malorum fuere).
2° La soif d'argent
Contrairement à ovide par exemple, Salluste donne une explication autre que la simple succession d'âge à la dégradation des valeurs. C'est l'avarice "avaritia", qui détruit la loyauté ("fidem", la plus grande qualité pour les romains), la probité et toutes les qualités. L'avarice est personnifiée par Salluste au moyen d'un hypallage. personnifiée aussi avec les verbes 'bahet", "efemniat", éedocuit", et les adjectifs "insatialis". Il est le vice fondamental qui précipite le déclin moral des Romains. Cette convoitise découle de la réussite de la conquête romaine. Elle modifie tout les comportements car elle s'affranchie de toutes les règles morales. C'est une passion qui n'est jamais satisfaite et qui insuffle une énergie maléfique et dangereuse. Elle enseigne par exemple à négliger les dieux, elle "tourmente l'âme des hommes". Enfin, nous notons la présence de la comparaison ligne 18 "comme imprégnée d'un pois