La peste albert camus
Cet extrait se situe au milieu du roman ; la ville d’Oran a été fermée par les autorités à cause de la peste. Des couples et des familles sont séparés puisque nul ne peut entrer ni sortir de la ville. Une troupe d’opéra, venue jouer l’Orphée de Gluck, est contrainte de rester à Oran et donne un spectacle une fois par semaine. Ce passage raconte la dernière représentation.
Après avoir précisé son statut, nous monterons comment le narrateur amène la révélation finale, comment le "réel" fait irruption dans la fiction et en quoi cet extrait constitue un "Manifeste".
Le narrateur est externe, « omniscient » et omniprésent, notamment à travers la figure de l'ironie ("Orphée se plaignit avec facilité", "quelques femmes en tunique commentèrent avec grâce son malheur") ; les événements sont perçus à travers le regard des spectateurs (focalisation interne), mais le narrateur en sait davantage que les spectateurs, par exemple que les gestes saccadés du chanteur ne sont pas dus à un effet stylistique.
Le narrateur dispose, tout au long du texte des « indices » de plus en plus éloquents, mais ce n’est qu’à la fin du texte, dans le dernier paragraphe, qu’il écrit le mot « peste ». Le lecteur est alors amené à relire et à réinterpréter le texte à la lumière de l’explication finale.
Le champ lexical du théâtre est présent tout au long du texte et forme un réseau (on parle d’isotopie). Les termes se rapportent à l’œuvre, aux acteurs et au jeu (« stylisation », « grand duo », « troisième acte », « histrion »), à la mise en scène (« costumes », « bergerie », « décor »), au