La peste camus
Une vision du monde retranscrite par un narrateur particulier, qui énonce son but à la fin de l'oeuvre:
« Il est temps que le docteur Bernard Rieux avoue qu'il en est l'auteur. Mais avant d'en retracer les derniers événements, il voudrait au moins justifier son intervention et faire comprendre qu'il ait tenu à prendre le ton du témoin objectif. Pendant toute la durée de la peste, son métier l'a mis à même de voir la plupart de ses concitoyens et de recueillir leur sentiment. Il était donc bien placé pour rapporter ce qu'il avait vu et entendu . »
La vision d'un monde menaçant: l'Occupation de 1939 à 1945
Certains éléments évoquent explicitement cette période: l'usage du téléphone et l'échange épistolaire rendus très difficiles, puis la ville est fermée: « Bernard Rieux regardait la dépêche officielle que le préfet lui avait tendue en disant: « ils ont peur ». La dépêche portait : « Déclarer l'état de peste! Fermez la ville. » Cet état évoque l'interdiction de franchir la ligne de démarcation entre la zone libre et la zone occupée sans laisser-passer. De même certains songent à s'enfuir: « Rambert luttait pour empêcher que la peste le recouvrît. Alors cela signifie qu'il faut que je me débrouille autrement? Mais reprit-il avec une sorte de défi, je quitterai cette ville ».
Apparaissent aussi la pénurie, le marché noir...
Un monde masculin
Les personnages féminins sont présents seulement sur le mode l'évocation: la femme de Rieux l'ancienne épouse de Grand, la compagne de Rambert, la mère de Rieux. Les personnages masculins sont omniprésents: Bernard Rieux, Jean Tarrou, Joseph Grand, Raymond Rambert, Cottard, le père Paneloux, le juge Othon. Ce parti pris donne au roman une tonalité dure, implacable. On peut se demander si l'auteur ne voit pas le Mal se développer surtout par les hommes et leur attitude.
Ces hommes pris au piège de la peste sont surtout des solitaires, il n'y a pas de véritable amitié entre eux au