La peste de camus
PRÉSENTATION DU ROMAN
La Peste représente tout d’abord la prison que constitue la condition humaine. Elle légitime le droit à l’invention et introduit le romanesque. C’est un roman qui renvoie à la connaissance ou à l’expérience de « ce qui existe réellement, c’est-à-dire du monde tel qu’il est. »
L’oeuvre se situe dès la 1ère phrase dans le temps (194.), dans l’espace (Oran). Son genre est précisé : « chronique » (analyse personnelle de la société contemporaine faute de manière régulière, datée, et s’appuyant sur des faits concrets)
Camus : « La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées a cependant comme contenu évidant la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. […] La Peste, dans son sens est plus qu’une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n’est pas moindre. »
Le nom de l’œuvre fait référence à l’expression « peste brune » qui désigne les nazis. Notations qui renvoient à la résistance et à l’occupation allemande :
- incapacité des gouvernements en place
- La presse ignorante, futile, mensongère et baillonée
- Le rationnement de l’essence et des vivres
- Les ruptures de stock, la pénurie de papier
- Les problèmes de ravitaillement
- « fours crématoires » et « camps d’isolement »
-Les sentiments et les souffrances éprouvées par les prisonniers de la peste.
Exposé qui montre que par son aspect totalitaire et arbitraire, "La Peste" peut ainsi être envisagé comme un roman explorant la notion d'emprisonnement sous toutes ses formes.
Au-delà du récit fictionnel présenté dans ce roman, cette œuvre de Camus parait avoir une large portée symbolique.
Ecrit dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, il est impossible de ne pas voir de nombreuses analogies entre l'univers que nous présente "La Peste" et celui qu'a connu le monde durant ces années de conflit.
I – «Les murailles de la peste» : un emprisonnement physique et physiologique
A) La métamorphose