La Peste, des Carnets au roman
La Peste, des Carnets au roman
In: Littérature, N°128, 2002. Biographiques. pp. 46-64.
Abstract
"The Plague", from "Notebooks" to Novel
Camus' difficult choice of Rieux as narrator in "The Plague" has attracted little critical attention; yet Rieux, in the use he makes of his friend Tarrou's notebooks for his chronicle, reveals himself to be an old-fashioned, controlling type of historiographer, one who seeks order at all costs and disapproves of telling banal stories — a type of chronicler before the fall?
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Ansel Yves. La Peste, des Carnets au roman. In: Littérature, N°128, 2002. Biographiques. pp. 46-64. doi : 10.3406/litt.2002.1773 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/litt_0047-4800_2002_num_128_4_1773 YVES ANSEL, université de nantes
La Peste, des Carnets au
roman
S'IL N'EN RESTE QU'UN...
LITTÉRATURE n° 128-DÉC.20O2
La Peste est une œuvre de longue haleine. De 1938 (c'est à cette date, alors que l'Étranger et Le Mythe de Sisyphe sont encore dans les limbes, qu'apparaissent les premières notes qui figureront dans le futur roman) à 1947, «cent fois sur le métier» Camus remet l'ouvrage. Le travail de «mise en forme» fut long et difficile parce que si l'écrivain fut très tôt en possession des thèmes qui devaient entrer dans la Peste, le récit fut longtemps en quête de narrateur.
Si «l'avant- texte» de l'Étranger est des plus réduits, en revanche les «archives de la Peste», relativement abondantes, permettent de suivre globalement, sinon pas à pas, la genèse du roman, depuis les premières notes jetées dans les Carnets jusqu'à la publication. Abstraction faite des variantes de détail, extrêmement nombreuses, ce qui retient surtout l'attention, c'est le contraste entre deux états du texte: la version de
1943 et la version définitive, une dissemblance qui rend compte des dif ficultés rencontrées, des choix opérés et du considérable travail de