la peste
En fait, le premier est réduit à un rôle assez secondaire d'abord dépeint d'une façon un peu caricaturale (mi-homme du monde, mi-croque-mort), il ne manquera de dignité ni lorsqu'il sera soumis à des mesures d'isolement, ni quand son enfant succombera.
Paneloux au contraire, malgré (ou à cause de) (anticléricalisme latent de l’œuvre occupe une place de premier plan.
Jésuite érudit et militant, défenseur chaleureux d'un christianisme exigeant également éloigné du libertinage moderne et de l'obscurantisme des siècles passés, il symbolisera l'attitude de la foi en présence du mal. Au début, il est sûr de lui, comme le montre son premier prêche
Mes frères, vous êtes dans le malheur; mes frères, vous (avez mérité [...]. Ce fléau même qui vous meurtrit, il vous élève et vous montre la voie.
De la peste, il fait une punition collective (comme le lui reprochera Rieux et un signe de la dévorante tendresse de Dieu. S'il accepte d'entrer dans les formations sanitaires, il ne croit pas aux efforts de la vaine science humaine et fait grief au sérum de Castel d'avoir retardé la mort, donc d'avoir prolongé les souffrances de l’enfant Othon. En réalité, cette mort d'un innocent l'amène à réviser ses idées, et le ton de son second prêche est beaucoup moins tranchant. Il ne dit plus vous, mais nous. Il ne prétend plus expliquer le mal, mais se borne à affirmer qu'il faut cour croire ou tout nier et accepter toutes les conséquences de cet acte de foi
La souffrance des enfants était notre pain amer, mais, sans ce pain, notre âme périrait de sa faim spirituelle.
Finalement, il sera atteint de la peste, mais, ayant refusé de se laisser soigner, il mourra. Mort inutile, qui montre où conduit l'acceptation à genoux, là où il faut lutter debout.