Un tel écart certainement répond à l?intention de vider le droit de tout héritage et dimension religieuse, l?église confondant souvent interdiction et règlement. III- Peut-on tolérer des actes de toute nature ? Mais si l?on ne peut pas tout tolérer sous peine de nier la société elle-même ne peut on pas tout tolérer dans une certaine mesure ? C'est-à-dire tolérer tout type d?acte dans la proportion par exemple où cela ne contrevient pas à la liberté ou à l?intégrité d?autres individus ? Cela dépend de la politique et de la culture de chaque pays (et de l?époque évidemment), il y a des états où la culture de cocaïne (de pavot) sera sévèrement réprimée, d?autres fermeront les yeux sur elle si elle constitue une source de revenu pour lui (c?est le cas de quelques états pauvres dont les paysans ne peuvent, dans l?urgence, subsister autrement). La tolérance s?adapte et évolue historiquement selon des normes culturelles, dans un livre récent L?homme sans gravité, le psychanalyste Melman parle d?une exposition qui s?est tenue dans plusieurs pays d?Europe et qui a eu un énorme succès. Des cadavres, conservés grâce à un procédé spécial y étaient mis dans diverses postures de la vie quotidienne, et étaient proprement écorchés de façon à ce que l?on voit par endroit l?intérieur de leur corps, c?étaient des coupes anatomiques mises en scène. Ce psychanalyste dénonce une perversion de la société dans son rapport à la mort : le cadavre ne doit il pas être respecté, n?est-il pas cette relique sacré du défunt que l?on doit cacher à la vue, sauf le temps d?un rite de veille funèbre ? Mettre en scène la mort sous prétexte d?esthétisme ou de vulgarisation scientifique c?est tolérer un autre rapport au corps et à la personne humaine, c?est y voir en puissance un objet beau, sur le modèle publicitaire. On le voit la tolérance évolue, elle n?est pas nécessairement d?ailleurs positive pour le développement de l?individu ou de la