La philo: erreurs a eviters
C’est l’épreuve la plus redoutée du bac. Les 328.467 élèves des terminale L, S et ES ont découvert jeudi matin les sujets de dissertation sur lesquels ils ont dû plancher pendant quatre heures.
Quels étaient les pièges à éviter pour éviter de recevoir "une bulle" ? Quatre professeurs de philosophie ont joué le jeu de la correction à chaud pour Europe1.fr.
SERIE L
L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?
Damien Theillier, professeur, auteur du manuel numérique Cours De Philosophie. "Ne pas se demander si l’homme peut se faire des illusions. Cela est déjà présupposé par le sujet. Il ne faut pas réduire l’homme à l’individu. L’homme, ce n’est pas seulement chaque homme mais l’humanité elle-même. Il y a peut-être des illusions collectives auxquelles l’humanité serait condamnée, comme l’illusion du progrès, la croyance dans la supériorité du présent sur le passé ou bien l’illusion d’éternité (l’homme se croit toujours immortel). Il ne faut pas non plus confondre illusion et erreur. L’illusion concerne la perception donc une relation avec le réel. L’erreur concerne le jugement rationnel et concerne le rapport avec la vérité. L’illusion est déterminée par le désir ou par l’intérêt, l’erreur par l’ignorance. Et si on a recours à Marx ou à Freud, il ne faut pas se contenter de citer leurs idées, il faut les soumettre à un examen critique. Sont-elles pertinentes et si oui ou non pourquoi ?"
Ariane Allmandi, professeur de philosophie. "Le piège de ce sujet, c’était de donner une réponse trop évidente, de rester dans l’opinion commune. Il fallait bien identifier la problématique et se demander "Qui condamne ?". "Les élèves pouvaient partir du "Connais-toi toi-même" de Socrate, et devaient mélanger différentes notions, la conscience de soi, l’inconscience et la vérité".
Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?
Damien Theillier, professeur de