La philosophie, un art du dialogue
Socrate
Socrate
1/ Le dialogue assure-t-il une émergence de la vérité ou au contraire est-il un obstacle à toute révélation, surtout quand il est “dialogue de sourd” ? (enjeu théorique)
2/ Autre problème : le dialogue, s’il paraît respecter les exigences fondamentales de l’égalité et du respect de l’interlocuteur, ne cache-t-il pas en réalité un rapport de force? une domination ? (enjeu pratique et politique)
Le dialogue est-il le chemin de la vérité ?
Platon et avant lui Socrate se sont opposés aux sophistes, qui cherchaient à systématiser les usages de pouvoir du langage et à les enseigner. A la rhétorique des sophistes, ils opposèrent la dialectique, en tant qu’art du dialogue et art de chercher à deux la vérité. Dans les deux cas, celui de la rhétorique et celui de la dialectique, le langage est un pouvoir, mais un pouvoir très différent. Dans le cas de la rhétorique, c’est une véritable tyrannie qui s’exerce sur les autres, une forme de violence. Dans le cas de la dialectique, le pouvoir est celui qui s’exerce à deux contre l’ignorance et l’erreur, et cela n’est possible que si les deux interlocuteurs acceptent de dépasser les relations de séduction ou de domination.
A/ Les conditions d’un authentique dialogue.
Le dialogue implique que je considère l’autre comme ayant autant que moi la capacité à trouver la vérité. Autrement dit, il n’y a de dialogue possible que si j’accepte que l’autre puisse avoir raison et que je puisse avoir tort. Il doit donc y avoir le même objectif de rechercher la vérité chez les deux interlocuteurs. Cela signifie que chacun doit mettre entre parenthèses son orgueil, son désir d’impressionner l’autre. Pour que le dialogue avance vraiment et progresse vraiment vers la vérité ou vers une solution satisfaisante pour tous, il faut que l’amour de la vérité, de la justice et du bien soit