La philosophie
I. Étymologie (racine) des mots « philosophie » et « philosophe »
En Europe[1], les plus anciens philosophes furent sans doute des Grecs. Ce sont eux, en tout cas, qui ont inventé le mot “philosophie”. Pythagore (VIème avant Jésus-Christ) disait de lui-même qu'il n'était pas “sophos” (c'est-à-dire sage ou savant) mais “philosophos”, c'est-à-dire ami de la “sophia” (sagesse ou savoir). Le mot “philosophie” signifie donc, à l'origine, amour du savoir (ou de la sagesse). Cette étymologie nous met sur la voie d'une définition :
II. La philosophie est un effort pour penser sans aucun préjugé
Pour être philosophe, il faut commencer par imiter Pythagore : faire preuve de modestie, cesser de se considérer comme sage ou comme savant. Souvent nous prétendons savoir la différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux, etc. Mais en y réfléchissant, nous prenons conscience que notre prétendu « savoir » n'est en général qu’un ensemble de croyances.
Parmi ces croyances, il y a beaucoup de préjugés, c'est-à-dire des idées toutes faites, préconçues (pré-jugées, jugées à l'avance), admises sans vérification. À cause d’eux, nous ne nous mettons pas en route vers le savoir authentique : nous pensons être déjà savants, et notre intelligence reste bloquée. Pour être philosophe, pour aimer la “sophia”, il faut donc prendre conscience de son ignorance, cesser d'être prisonnier de ses préjugés.
Notons à ce sujet que la démarche philosophique ressemble à la démarche scientifique : dans les deux cas, il s’agit d’aller au-delà des croyances pour atteindre un savoir authentique. On peut cependant distinguer la philosophie de la science en disant que la première n’est pas enfermée dans un domaine restreint (en philosophie, on s’intéresse à toutes sortes de choses) alors que la science se subdivise en une multitude de sciences particulières, chacune ayant un objet ou une méthode spécifiques. Par ailleurs, la philosophie s’intéresse à des questions