La photographie dans la politique culturelle française, l'exemple du jeu de paume
Lorsqu'en 1839 est breveté l'invention de Nicéphore Niepce et Louis Daguerre, la cérémonie a lieu devant les académies des sciences et des beaux arts, ce qui détermine d'ores et déjà son double statut artistique et documentaire. La photographie, qui désigne à la fois la technique permettant de créer des images par l'action de la lumière et l'image obtenue, fait l'objet de diverses utilisations et devient rapidement un art accessible et populaire. Avec l'arrivée d'André Malraux au poste de ministre d'État chargé des Affaires culturelles en 1959, l'État commence à organiser différemment la gestion de la culture et des arts. Il faut pourtant du temps avant que la photographie bénéficie d'un réel soutien. La création du Jeu de Paume, espace d'exposition parisien aujourd'hui réservé à la photographie et à l'image en général est un exemple d'action de l'État en faveur du médium photographique.
Nous nous poserons dans cette étude les questions suivantes : Quelle est la politique culturelle de la France vis a vis de la photo depuis 1969 (date où commence la constitution de la collection de photographies de la BNF) ? Quelle est l'approche du Jeu de Paume ? Pour y répondre nous verrons dans un premier temps de façon chronologique les avancées de la politique culturelle de la France vis à vis de la photo, pour ensuite observer l'exemple du Jeu de Paume, avec l'exposition André Kertész, sous l'angle d'une approche personnelle, pour voir de façon sensible, comment la photo est présentée au yeux du publique.
I. La politique culturelle de la France vis-à-vis de la photographie
1. Les débuts de la politique culturelle en matière de photographie
En 1969 commence donc la constitution de la collection de photographies de la BNF, qui, par sa richesse inépuisable, a vocation à constituer une référence centrale dans toute connaissance de la photographie. En 1970 le photographe arlésien