La place du droit naturel aujourd'hui
Le droit naturel a toujours été une notion ambiguë et très critiquée par les juristes, en effet certains d’entre-eux pensent que cette notion n’a pas lieu d’être tel que les positivistes qui la rejettent et optent pour un droit seulement positif. Mais depuis l’antiquité, droit naturel et droit positif se sont soit opposé soit au contraire similaire. Le droit naturel tient surtout à la diversité de ses approches qui ont été proposées : aristotélisme, conception chrétienne, philosophies du contrat,...etc.
La notion de droit naturel est très ancienne: on la trouve déjà chez Sophocle, lorsqu'Antigone s'oppose à Créon en déclarant:
"Je ne croyais pas tes édits, qui ne viennent que d'un mortel, assez forts pour enfreindre les lois sûres, les lois non écrites des dieux: ce n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, mais de toujours qu'elles vivent et nul n'en connaît l'origine". Il est peu de concepts qui paraissent aussi confus que celui de droit naturel: selon le professeur de droit Michel VILLEY, on a pu attribuer à cette notion une cinquantaine de sens différents. Le droit naturel est comme l'ensemble des normes prenant en considération la nature de l'homme et sa finalité dans le monde. Bien que la philosophie antique se soit beaucoup préoccupée de la différence entre la " nature " (physis)d'un côté et la " loi " ou " coutume " (nomos) de l'autre, il n'y a pas une réel existence de droit naturel en Grèce. Puis à la Renaissance, l'école de Salamanque a reformulé le concept de droit naturel (XVIe siècle) lui donnant un sens moderne ou il fait alors référence à la nature de l'homme. Le philosophe néerlandais Hugo Grotius (1583-1645) est souvent considéré comme l'un des fondateurs du droit naturel moderne. Il est en effet le premiers philosophe de l'époque moderne à avoir étudié cette question, en relation avec le droit international et le droit du commerce, à une époque où le commerce maritime se développait considérablement.