La plage
La primauté de la forme lorsque le fond pourrit ou The Beach (2000) de Danny Boyle
par
Olivier Despatie-Le Brun
Département d’études littéraires
Travail présenté à M. Stéphane Leclerc dans le cadre du cours FCM 100K-20
Cinéma américain & idéologie
Décembre 2011
« Le cinéma se nourrit de littérature, et la littérature se nourrit de tout, notamment de cinéma. »
Martin Page
Sage de plus d’un centenaire d’existence, le septième art n’en est pourtant toujours pas à l’ère de la sérénité. De sa forme créatrice, technique ou industrielle, il mute toujours au rythme de l’évolution sociétale. L’industrie cinématographique demeure à ce jour, suite au tournant de cette première décennie des années 2000 pour le moins mouvementée, l’art le plus apte à dépeindre divers enjeux socio-économico-politico majeurs. Principal moyen de diffusion de l’American way of life, le cinéma américain est depuis longtemps guidé par le détenteur ultime de l’idéologie, le gouvernement fédéral, qui maintient les individus dans un cadre très précis. Les avancées technologiques qui suivent le stricto sensu sont particulièrement importantes, notamment dans le monde numérique avec la venue d’Internet haute vitesse, ce qui enclenche une révolution culturelle. Le médium rend maintenant gorge du réel par ses films inspirés de faits historiques tel que Gladiator en 2000 ou par ses films engagés tel que Fahrenheit 9/11 en 2004. Le cinéma indépendant est, lui aussi, en plein essor, encadré de films comiques ou de films de super-héros.
Huit ans avant la réalisation de son succès planétaire Slumdog Millionaire de 2008, le réalisateur britannique Danny Boyle, avide du renouvellement des thèmes caducs, livre The Beach, une adaptation dramatique, tirée du roman homonyme d’Alex Garland. Sans doute soucieux de ne surtout pas s’assujettir dans un registre redondant, Boyle touche à tous les styles. Précédemment impeccable dans Titanic, Leonardo DiCaprio