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LA PLEIADE: DU BELLAY, RONSARD

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En 1549, un manifeste, Défense et Illustration de la langue française, émanant d'un groupe de lettrés réunis autour de Ronsard et portant la signature de Du Bellay, annonce une rupture essentielle dans notre littérature. Même si la réalité de cette rupture est moins évidente que ne l'ont proclamé les membres de la Pléiade, l'étonnante éclosion poétique née de ce groupe marque effectivement le début de la littérature moderne.
UNE RÉVOLUTION DANS LES LETTRES
Qui sont ces lettrés au nom desquels Du Bellay rédige son manifeste ? D'abord les élèves d'un remarquable professeur de grec, Dorat, précepteur particulier de Baïf et de Ronsard, puis principal du collège de Coqueret (à Paris, dans le Quartier latin), où Du Bellay rejoint Ronsard. Dorat leur fait lire des auteurs variés, les habitue à lire le texte lui-même, et non un résumé, leur donne les moyens de comparer le latin et le grec : autant d'acquisitions grammaticales fondamentales pour le travail sur la langue française qu'ils vont bientôt accomplir. Les autres membres du groupe sont des étudiants d'un collège voisin, venus se joindre à eux, La Péruse et Jodelle, puis d'autres encore, Pontus de Tyard, Des Autels, Belleau.
L'unité du groupe n'est pas celle, rigide, d'une école ou d'un mouvement structuré : ils sont réunis, autour de Ronsard, par une vision commune de la création littéraire ; hommes de travail acharné, ils s'intéressent à tous les domaines du savoir et veulent faire œuvre
DEUX GÉNÉRATIONS S'AFFRONTENT
Le climat des années 1550 est comparable à celui d'autres périodes d'affrontements littéraires, d'autres « querelles d'anciens et de modernes », comme celle du romantisme naissant du XIXe siècle par exemple. Deux générations s'affrontent en effet dans ces années 1550. Du côté des « anciens », un lettré, Thomas Sébillet, publie en 1548 un Art poétique ;