La poésie doit-elle nécessairement embellir le monde réel ?

Lors de la publication du recueil Les Fleurs du Mal, en 1857, Baudelaire déclenche une hostilité générale et est qualifié d’écrivain licencieux. Il sera condamné pour outrage à la morale publique et six de ses poèmes seront censurés. A la lecture de ses textes et d’autres poèmes, on peut s’interroger sur la nécessité qu’à la poésie d’embellir le monde réel.
Certains poèmes embellissent le monde réel grâce au concret. Tandis que d’autres ont des fonctions différentes que rendre beau le monde qui nous entoure. Mais au fond une véritable poésie ne dépend pas de son point de vue sur la beauté du monde réel mais le contexte dans lequel elle a été écrite.

La poésie peut embellir le monde réel grâce à l’éloge, les souvenirs, les rêves et la transformation.
Plusieurs poèmes font l’éloge de quelqu’un ou de quelque chose, c'est-à-dire qu’ils vantent les mérites ou célèbrent la grandeur et les bienfaits de leur sujet. Par exemple Supervielle décrit la ville maritime de « Marseille » en usant du champ lexical de la mer. Ponge personnifie « Le cageot » en attribuant une définition objective à cet objet banal qui le valorise et lui fait ressortir un aspect esthétique. Dans le recueil, Capitale de la douleur, Paul Eluard décrit les beautés de sa femme et de l’amour à travers ses textes. En le lisant, on ne peut pas s’imaginer résister au charme de sa femme.

Guidés par leurs rêveries, les poètes entrainent facilement le lecteur dans un monde irréel, fruit de leur imagination.
Baudelaire accoudé à sa fenêtre décrit Paris dans « Paysage », au début tel qu’il voit la ville puis petit à petit, il se laisse emporter par son imagination et représente la ville comme il aimerait qu’elle soit, idyllique. Devant une personne nécessiteuse qui fait la mendicité dans la rue, Baudelaire la voit différemment des autres passants. Il ne voit pas les trous de ses vêtements mais la beauté qui se cache