La politique arabe
Charles Saint-Pro2t
La politique arabe de la France. Ce titre même indique bien l'aspect très spécifique et original de la politique française au Proche-Orient. A vrai dire, seul un nombre très restreint de puissances ont réellement une politique, globale et permanente au Proche-Orient. Outre la Russie qui n'a jamais renoncé à être présente dans la région et tente de se prémunir contre les manœuvres d'encerclement et de refoulement des Etats-Unis, les puissances actives dans la région sont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Il est clair que les deux Etats les plus actifs sont les Etats-Unis, d'une part, et la France, d'autre part. Chacun a une politique dynamique au Proche-Orient mais il est constant que la nature et la philosophie de ces deux politiques sont profondément différentes.
Les Etats-Unis ont peu à peu chaussé les bottes de la Grande-Bretagne. Les grands traits de la politique états-unienne sont inspirés de l'ancienne politique britannique. C'est une politique liée très clairement à un projet de domination hégémonique, tant sur le plan politique que sur le plan économique. Les objectifs sont clairement exposés dans un document intitulé "America and the Middle East in a new century ". Publié par The Washington Institute for Near Est Policy, lequel passe pour être proche du fameux American-Israel Public Affairs Committee (AIPAC), l'un des principaux organismes du puissant lobby pro-israélien, ce document est la synthèse du Groupe d'études présidentiel chargé de tracer les grandes lignes de la politique des Etats-Unis au Proche-Orient pour le XXIè siècle.
Il ressort de ce texte que le but poursuivi par les Etats-Unis est de s'assurer du contrôle d'une zone stratégique de première importance. Les priorités sont les suivantes:
- Domination des richesses pétrolières et du contrôle des routes du transit du pétrole;
- Etablissement d'un partenariat stratégique avec l'Etat d'Israël;
- Aide à la