La politique étrangère américaine par jean monnet
KASPI André – Franklin Roosevelt, Fayard 1988
McJIMSEY George – The presidency of Franklin Delano Roosevelt, University Press of Kansas 2000
BLIN Arnaud – Comment Roosevelt fit entrer les États-Unis dans la guerre, André Versailles éditeur 2011
DUROSELLE Jean-Baptiste – Histoire des relations internationales (1919-1945), Armand Colin 2001
BOUSSAT Gérard, WILKENS Andreas – Jean Monnet, L’Europe et les chemins de la Paix, Publications de la Sorbonne, 1999
Une forte courante isolationniste
Le 1er septembre 1939, William Bullit a téléphoné à Franklin Roosevelt pour lui apprendre que les troupes allemandes venaient d’envahir la Pologne. Une semaine avant Roosevelt avait envoyé un message à Hitler pour lui recommander une solution négociée : pas des nouveau Munich, pas de bain de sang. Pour Roosevelt les tragiques évènements de Pologne renvoient au 1917, mais à différence du 1917 il est impensable de faire entrer les États-Unis dans la guerre, car ils n’en ont pas les moyens militaires. Un sondage résumé l’état des esprits qui prévaut : à peine le 2.5% des personnes interrogées se prononcent à faveur pour une entrée en guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne.
Le lobby isolationniste pèse cependant d’un grand poids aux États-Unis. Il résulte de la crise mais aussi de l’interprétation particulière du pacifisme des années 1920. L’isolationnisme demeure très fort au Congrès, autant auprès des « new dealers », pour lesquels il s’agit avant tout de mener à bien les reformes sociales à l’intérieur des États-Unis, qu’après des conservateurs, qui redoutent l’éclatement d’une révolution si la paix n’est pas préservée. Le courant isolationniste n’est pas limité à aucun parti ni à aucun orientation socio-économique.
L’opinion publique aussi, est majoritairement isolationniste ; les vétérans de l’American Legion et la presse, en particulier quelle de Hearts, contribuent à entretenir la tendance selon laquelle il faut se regarder d’entrer dans