La politisation des campagnes
Le terme politisation vient de la racine grecque polis, « la cité ». “Faire de la politique” consiste à être acteur dans la société (à l'échelle locale, régionale, nationale ou internationale), à participer aux décisions qui sont prises et non plus se limiter à subir des choix venus d'en haut.
La politisation renvoie donc à la phase d'apprentissage, de prise en main du domaine politique mais aussi aux différentes actions qui lui sont liées et aux rapports des sociétés en elle-même et avec d'autres ensembles.
Aborder cette question pour les campagnes en Europe entre 1830 et 1920, c'est donc s'interroger sur l'acculturation du monde des campagnes au politique, sur leur rôle et sur la variété des « modèles » en fonction de rythmes et à es 'échelles variables. Cela amène aussi à considérer la grande variété des systèmes politiques des différents Etats en question, dont la plupart sont en construction dans cette période. A des variations dans l'espace, il convient d'ajouter un regard sur les changements liés à une histoire “longue” (étalée sur un siècle) et à ceux engendrés par des “évènements” historiques.
Ce thème renvoie également au colloque international organisé par l'Ecole française de Rome en février 1997 et dont les actes sont rassemblés depuis 2000 dans : « La politisation des campagnes au XIXe siècle, France, Italie, Espagne, Portugal. ». Il est le témoin d'un intérêt croissant de l'historiographie européenne et américaine pour cette question et d'une « reprise en compte » des campagnes dans l'évolution des sociétés au temps de l'industrialisation.
Dès lors, comment ces différentes campagnes se sont-elles insérées dans les jeux politiques d'une Europe en voie d'industrialisation, c'est à dire quelles sont les voies de la politisation des campagnes ? Comment ont-elles donné leur point de vue et agit pour orienter le sort de leur “cité” ? Le vote est-il le seul grand vecteur de la