La poudre à éléphant
Je voyageais la semaine dernière dans le train de Londres à Birmingham. Je me trouvais seul dans le même compartiment qu’un vieil anglais à l’air un peu fantasque. Il resta silencieux et immobile jusqu’à ce que le train quitte les interminables banlieues du nord de Londres. Soudain il se saisit d’une énorme valise perchée dans le porte bagage au dessus de lui. Il en sortit une moyenne valise d’où il extrait une petite valise qui en contenait une plus petite encore pour enfin exhumer une petite boite qu’il ouvrit. Elle contenait une poudre verte. Il ouvrit la fenêtre et jeta à l’extérieur une pincée de cette poudre. Puis il referma la boite et la rangea dans la plus petite valise qui trouva sa place dans la suivante etc. Après avoir remis sa grosse valise dans le porte bagage il s’assit à nouveau et, immobile et silencieux, observa le paysage pendant un quart d’heure. Intrigué mais n’osant pas interroger ce curieux personnage, je commençais à m’endormir bercé par le mouvement régulier du train, lorque mon étrange voisin se précipita à nouveau sur sa grande valise et répéta le même manège avec la même intensité et conviction. Quand il eut rangé à nouveau la grande valise au dessus de sa tête je ne pu m’empêcher de l’interroger sur la signification de son geste.
Il me répondit : « il s’agit de poudre à éléphants. Il est important qu’ils soient maintenus à l’écart de la voie de chemin de fer où ils pourraient provoquer un accident. »
« Mais il n’y a pas d’éléphant ici ! »
« Eh oui. Vous voyez bien que ça marche !