La poésie nous éloigne t-elle du réel ou nous fait-elle mieux percevoir la réalité ?
Si on demande à un quidam, quels termes il associe au poète, bien souvent il répondra pas « rêveur, fantaisie, esprit fleur bleue... » Or, certains poètes ont pu être des artistes engagés qui, sous couvert de leurs vers dénonçaient les problèmes de société.
Dans Les Ponts, de Rimbaud, la dernière phrase « Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie. », soulève une question. Nous pouvons donc nous demander si la poésie nous éloigne du réel ou si au contraire elle nous fait mieux percevoir la réalité. Est-ce que la poésie est là pour nous entraîner dans un rêve ou pour nous faire comprendre le monde qui nous entoure ?
Dans un premier point, nous étudierons comment la poésie nous fait rêver, nous transporte, puis nous verrons qu'elle peut également permettre d'apporter un regard neuf sur la réalité.
I. Un monde à part, loin de la réalité. A. Le monde poétique, un cadre irréel, fantastique.
En poésie, certains effets de style et procédés d'écriture ne facilitent pas la compréhension du lecteur, c'est pourquoi on peut penser que la poésie nous éloigne du réel. Dans Aube, de Rimbaud, le vocabulaire utilisé nous ramène à une apparition divine, irréelle donc. Le poète enjolive la réalité. Pour lui, un simple bloc de béton pourrait être muni d'une grâce sous-estimée.
IL va faire ressortir la beauté dans un univers qui en semble dépourvu. Dans Les Ponts, Rimbaud est fasciné par une société en évolution. Il embelli un paysage urabain et fonctionnel, grâce à des métaphores telles que « ciel gris de cristal », « bizarre dessin de ponts ». Baudelaire, dans le petit poème en prose intitulé « Enivrez vous », préconise de s'enivrer pour oublier l'atrocité du réel. : « L'horrible fardeau du temps ». Il faut s'enivrer « devin, de poésie ou de vertu, à votre guise, mais enivrez vous. » Pour lui donc, la poésie est un bon moyen