Je me souviens encore d’un temps ou quand je prenais le journal le matin au réveil, c’était pour vérifier les nouvelles sorties au cinéma, les scores des derniers matchs de sports en tout genre ou les découvertes en technologies…. Un temps révolu aujourd’hui. Aujourd’hui comme la majorité des libanais, quand je me lève, je parcours la première page… Fini le temps des matins insouciants. Les matins seront ceux des illusions perdues à présent. La première page d’un journal libanais n’est porteuse que de mauvaises nouvelles et de brèves dépressives depuis voila des années. La première page est celle des nouvelles locales et les nouvelles locales ont cessé d’être bonnes depuis peut être la déclaration de notre indépendance. La première page est celle qui nous annonce depuis voila des lustres maintenant que nos dirigeants ne s’entendent sur rien, que la dette que subit ce pays est insurmontable, que des attentats pullulent notre quotidien, que des prémices de guerres se font voir a tous les recoins, que les grandes nations se penchent sur le cas Liban sans pour autant y remédier…. La première page est une invitation à déprimer… Il m’est souvent arrivé de lire les premières pages de journaux étrangers. Choc culturel. Leurs premières pages elles annoncent l’extradition du dernier ours blanc vers les Pyrénées, la nomination des femmes au conseil des ministres, la découverte d’un remède contre le sida, des alternatives au fuel, la baisse des accidents routiers dans les dernières années… leurs catastrophes se résument souvent a un mauvais temps constant et a des pluies torrentielles. Un jeune français peut se lever le matin, lire son journal et sortir de chez lui l’esprit tranquille et le sourire aux lèvres. Un jeune libanais se lève le matin, appréhende de lire le journal, prend son courage a deux mains et le fait quand même, hésite à sortir de chez lui, et s’il le fait, il scrute le ciel craignant d’y voir traverser des avions