la princesse de cleves
L'extrait se situe vers la fin du tome premier. Madame de Chartres, atteinte d'une forte fièvre, sent sa mort arriver. Inquiète pour l'avenir de sa fille, dont elle a deviné la passion secrète pour M. de Nemours, elle l'appelle alors auprès d'elle pour lui confier ses dernières volontés, et la conseiller sur la conduite à tenir pour résister à son amour.
Problématique
En quoi ce passage témoigne-t-il de l'influence de Mme de Chartres sur sa fille ?
Plan
I. Le danger encouru par Mme de Clèves
II.L'éloquence de Mme de Chartres
Mme de Chartres, décidée à protéger sa fille des galanteries et de l'infidélité à son mari, met en évidence qu'elle court un grave danger : les mots "péril", "malheurs d'une galanterie","malheur" apparaissent au début, au milieu et à la fin de son discours afin que ce rappel fréquent s'imprime dans l'esprit de Mme de Clèves. Plus encore, elle recourt à la métaphore hyperbolique du précipice : "vous êtes sur le bord du précipice : il faut de grands efforts et de grandes violences pour vous retenir." Du fait de la proximité de cette métaphore, le mot"inclination" , répété deux fois, prend également un sens imagé autre que celui d'attirance amoureuse : on pensera au verbe "s'incliner", donc au fait de se pencher, ici plus précisément au-dessus de ce précipice qui représente la perte de la vertu et de la réputation sans tache de Mme de Clèves si elle venait à céder à sa passion.
Pour souligner la gravité de cette éventualité, Mme de Chartres va l'opposer aux pires maux, en employant pour les qualifier des termes à connotation fortement péjorative : "des partis trop rudes et trop difficiles, quelques affreux qu'ils vous paraissent d'abord" ; et elle montre ensuite que tout vaut mieux qu'une galanterie, par l'antithèse entre ces premiers termes et l'adjectif"doux" qui les qualifie ensuite par opposition au terme "malheur" qui définit la liaison amoureuse : "ils vous seront plus doux dans les suites que les