la princesse de cleves
Le jeu du regard :
Reference (texte) : Elle se tourna et vit un homme qu'elle crut d'abord ne pouvoir être que M. de Nemours, qui passait par-dessus quelque siège pour arriver où l'on dansait. Ce prince était fait d'une sorte qu'il était difficile de n'être pas surprise de le voir quand on ne l'avait jamais vu, surtout ce soir-là, où le soin qu'il avait pris de se parer augmentait encore l'air brillant qui était dans sa personne ; mais il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement.
M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu'il fut proche d'elle, et qu'elle lui fit la révérence, il ne put s'empêcher de donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges. ( … ) Cette princesse était d’une parfaite beauté et avait paru telle aux yeux de M. de Nemours avant qu’il allât en Flandres ; mais, de tous les soirs, il ne put admirer que Mme de Clèves.
Explication / commentaire :
Tout au long du texte, on a un jeu de regards. Premièrement le regard de la princesse sur le duc. Au début elle refuse de le regarder mais une fois la danse terminée elle le regarde enfin. La réaction de la princesse n’est pas explicitement évoquée aux lignes 8 et 9 : " il était difficile de n'être pas surprise de le voir quand on ne l'avait jamais vu ".
Ensuite la situation s'inverse car c'est le duc qui regarde la princesse. A première vue il n’est pas insensible à son charme puisqu’ « il ne put s’empêcher de donner des marques d’admiration ».
Enfin, on a le regard de la foule qui fait écho. On remarque que c’est une société fondée sur le regard. En effet, la beauté et la richesse sont les deux choses primordiales. C'est l'apparence qui révèle les privilèges. Les valeurs sont physiques :
• la beauté pour les femmes
• la force physique pour les hommes.
On remarque aussi que le champs lexical de la vue intervient de