« La problématique de l’authenticité des actes d’identification des clients à l’ouverture des comptes bancaires au Mali »
Par : Ibrahim Ikassa MAIGA, Chargé de Cours à l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali).

Introduction

Dans la pièce le Marchand de Venise de Shakespeare (1596), le personnage de Shylock réclamait déjà en paiement a pound of flesh - « son dû en part de chair » : le lien entre la dimension organique du client et son créancier ne date donc pas d'hier... (in Identification des consommateurs et paiement électronique Rapport d’Option consommateurs – Jacques St-Aman, Québec 2006). Bien avant cela, l’identification physique et la signature (la marque) ont joué un rôle déterminant dans le commerce ou les affaires publiques.

Et depuis toujours, les gens se reconnaissent physiquement et cela tient à leurs traits, à leur voix, à leur posture... Bref, simplement et à la manière de M. Tout le monde, on fait de la biométrie sans le savoir.

L'évolution des pratiques en matière financière et bancaire et les révolutions télématiques et numériques se déclinent en nouvelles techniques d'authentification des moyens d’identification des personnes, au-delà des actes et documents, par le recours aux caractéristiques biométriques desdites personnes, et deviennent par conséquent le sujet de réflexions et, parfois, de projets et perspectives.

De telles initiatives, bien qu’aussi onéreuses soient elles, comportent évidemment des avantages, en termes d’identification fiable de la clientèle bancaire et devraient réduire certains des risques associés à divers types d'opérations bancaires, au bénéfice des institutions financières et de leurs clients, mais aussi et surtout des institutions publiques nationales, communautaires et internationales.

De plus en plus, les pouvoirs publics en Afrique, pour des raisons diverses, innovent par la création et la mise à jour de fichier administratif, voire électoral (sous tendu par un non-dit