La promenade du peuple des villes (fin xviiie - xixe s.). l’exemple du peuple de paris
L’EXEMPLE DU PEUPLE DE PARIS
Aujourd’hui, la promenade ne constitue plus qu’une activité devenue assez anodine. C’est la conséquence de la perte de son caractère social au XXe siècle, ainsi que d’un processus d’individualisation au cours du même siècle, qui s’exprime, à titre d’exemple, sous forme de randonnées. Ces dernières véhiculent de nouvelles relations de l’homme avec le corps, et en même temps de nouveaux rapports avec la nature, tout comme elles peuvent présenter une certaine forme de sociabilité . Sous l’Ancien Régime et à l’époque de l’industrialisation, en allant jusqu’à l’aube du XXe siècle, quand la voiture va s’imposer dans les rues des villes, la promenade constitue en revanche un fait social de grande importance au sein des sociétés urbaines qui s’exprime à la fois dans l’utilisation des lieux de promenade, dans la façon de se promener, liée aux jeux des apparences, ainsi que dans le discours qui enveloppe, accompagne et cherche à la fois à modeler et à canaliser ce mouvement. Signe de cette importance sociale, toutes les municipalités, depuis le XVIIe siècle, cherchent à doter leur ville de promenades dignes de leur réputation, en utilisant l’espace des anciens remparts devenus inutiles, et en construisant des cours, mails et autres boulevards. Il s’agit alors pour les responsables municipaux de suivre à la fois un discours hygiéniste revendiquant la libre circulation de l’air pour l’assainissement de villes jugées malades depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, et de satisfaire un souhait majeur des habitants : à côté du spectacle, la promenade constitue en effet un de leurs divertissements principaux. La beauté de ces promenades constitue en outre un des critères selon lesquels les contemporains jugent l’attrait des villes .
Cette promenade urbaine, avec ses codes, rites et jeux d’apparences, nous est souvent montrée comme un apanage des classes supérieures des villes, des “