La prostitution féminine, forme d’exploitation ou métier ?
Lorsque l’on cherche la définition de « prostitution », on trouve d’abord la version suivante : la prostitution est le fait de livrer son corps aux plaisirs sexuels d’autrui pour de l’argent. Elle peut se pratiquer dans la rue, à domicile ou dans les hôtels. Dans le premier cas, on parle de prostituées, et dans les deuxième et troisième cas, on parle de call-girls ou d’escort-girls. Cependant, selon un décret du 5 novembre 1947, le régime d’une prostituée est défini de telle manière : l’activité d’une personne qui consent habituellement à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’individus moyennant rémunération. Par rémunération, on entend aussi bien l’argent que les objets à valeur marchande ou même les services.
Aujourd’hui, on dénombre entre 15 000 et 18 000 prostituées en France, dont 5 000 à 7 000 à Paris. On estime qu’en vingt-quatre heures, c’est environ 1 000 à 1 200 prostituées qui arpentent les trottoirs de la capitale. On compte environ 70% de femmes, dont 80% sont étrangères, 40% viennent des Balkans et 37% sont d’origine africaine. En 2001, la préfecture de police de Paris à recensé 164 mineures se prostituant, et il y a dix ans, il y avait 2 000 prostituées qui officiaient rue Saint-Denis tandis qu’elles ne seraient plus que 350 aujourd’hui. Selon la Brigade de Répression du Proxénétisme (BRP), une prostituée « rapporte » entre 9 150 et 12 195 euros par mois à un réseau, soit entre 300 et 400 euros par soirée. 95% de ces « professionnelles » sont aux mains de proxénètes.
La coexistence d’une prostitution « traditionnelle » et d’un véritable esclavage pourrait amener prochainement les pays européens à prendre deux types de décisions : d’une part, à l’image des Pays-Bas et de l’Allemagne, une reconnaissance du métier de prostituées pour celles qui sont volontaires, avec application en leur faveur de lois sur le travail, et d’autre part, une sévérité accrue envers la traite des