La Prostitution
La proposition de loi de pénalisation de la prostitution qui fait polémique depuis plusieurs semaines dans l’opinion a été adoptée à une très large majorité mardi dernier en commission spéciale de l’Assemblée nationale. Un projet de loi émis au départ par Najat Vallaud-Belkacem, Ministre du Droit des femmes, de pénaliser les clients – ils seraient sanctionné d’une amende de 1500 euros portée à 3000 en cas de récidive et d’un stage de «sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution». La proposition prévoit par ailleurs d’abroger le délit de racolage public et de soutenir la réinsertion des prostituées. Une sorte d’inversion du sens des poursuites donc qui passe des prostituées vers les clients. En réalité, ce n’est évidemment pas de la liberté́ des femmes à disposer de leur propre corps qu’il est question, mais bien du privilège des hommes de disposer du corps des femmes. L’anthropologue Françoise Héritier a parfaitement résumé́ le problème: «Dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est cacher que les hommes ont le droit de les acheter.»
Si tout le monde s’accorde avec les mesures qui visent à lutter contre les réseaux de proxénétisme international qui font que la très grande majorité des prostituées sont aujourd’hui des femmes et des immigrées (à hauteur de 90%), c’est cependant l’objectif ultime de cette loi d’abolir et de pénaliser la prostitution en tant que telle qui suscite le débat.
Le débat parlementaire sur l’abolition du système prostitutionnel commence à peine. Il fait toutefois l’objet d’une levée de boucliers de quelques réactionnaires, préoccupés par la perte de leur privilège. Leur nom ? « Les 343 salauds : touche pas à ma pute » qui regroupent des hommes célèbres notamment pour leur engagement réactionnaire. Les signataires