La préciosité

A son apparition la préciosité constitue un idéal de raffinement auquel aspirent les femmes et les hommes à la mode. Elle triomphe dans les salons mondains et connaît son apogée dans les années 1650-1660. En France c’est un phénomène social et littéraire que certains pensent être un penchant éternel de la littérature.
Etre précieux c’est savoir parler d’amour, c’est connaître toute la subtilité des sentiments, c’est apprécier la beauté, l’esprit de la personne aimée, c’est pratiquer un langage choisi capable de rendre compte de la femme infinie des impressions ressenties.
La préciosité accorde une grande importance à la vie en société (régente la mode, définit les règles de la conversation, édifie un code des relations amoureuses). L’activité préférée est la conversation qui devient un art véritable avec ses règles (ne pas ennuyer, ne pas être pédant (être prétentieux en étalant son savoir), rechercher l’élégance et la distinction).

Les deux grandes figures qui ont incarné les deux générations ou périodes sont la marquise de Rambouillet et Mlle de Scudéry.
On se retrouvait à l’Hôtel de Rambouillet pour fuir les fatigues de la Cour et la rudesse d’une certaine noblesse. La marquise ne tient compte ni du titre, ni du sexe, ni de l’âge. On y parlait de galanterie et de littérature, les esprits s’affrontent à travers des jeux, des débats littéraires. (1608-1648 l’apogée entre 16626 et 1648).
Dans le salon de Mlle de Scudéry (1653-1661) se trouvait une société moins brillante, plus bourgeoise d’esprit, plus sérieuse et plus intellectuelle.
Elle est liée à la progressive émancipation de la femme voire prééminence de celle-ci.
Elle a été vivement contestée dans les années 1655-1660 avec d’abord le roman de l’abbé de Pure La Prétieuse (1656-1658), puis elle s’est aggravée avec Les Précieuses Ridicules de Molière, Somaize s’est lui aussi essayé à cette satire avec son Dictionnaire des précieuses (1660). La critique la plus féroce est celle de la