La pub à la télé: art, marketing et pédagogie
Maria Filomena Capucho
Que l’on soit des publivores ou des publiphobes, la publicité nous interpelle au quotidien. Qu’on le veuille ou non, elle envahit nos vies et manipule nos désirs et... nos habitudes de consommation.
Vil commerce ou art au service de la vie économique, la publicité est un excellent moyen d’accéder au contexte culturel d’une société, de regarder vivre des représentations collectives, de percer un imaginaire.
Les spots publicitaires peuvent donc devenir un auxiliaire précieux, si nous voulons associer l’enseignement de la langue à l’approche de la culture de l’autre.
1. La pub en classe de FLE
«Les publicitaires sont les banquiers de l’imaginaire» (Jean Mauduit). Cette phrase très courte révèle l’essentiel du rapport entre publicité, réalité, rêve et consommateur. En effet les publicitaires sont les metteurs en scène du rêve, de nos rêves individuels et/ou collectifs – c’est par la force de l’imaginaire, concrétisé en images, en sons, en odeurs, en mouvements, que naît le désir. Un désir qui n’est pas forcément celui de l’objet, mais celui de ce que l’objet peut nous apporter. Ce n’est donc pas l’objet que l’on achètera, mais, à travers lui, un état d’esprit, une identité, un style de vie.
Banque de l’imaginaire, miroir du rêve, la publicité est ainsi un moyen privilégié d’accéder aux représentations collectives dominantes au sein d’une société. Ces représentations, souvent inconscientes, cachées, voire refoulées, deviennent donc accessibles, repérables, observables, sur le petit (ou grand !) écran de nos télés, sur les pages des journaux ou des magazines à la mode (ou de mode…) ou sur les affiches qui nous donnent rendez-vous à chaque carrefour ou à chaque rond-point de nos rocades.
Et pourtant, l’opinion de Charolles il y a vingt ans «rien n’est plus mal vu que la publicité à la télévision» (1983) est toujours aussi vraie. Les études sur la publicité ne sortent pas des murs épais qui