La pudeur
Quiconque a été hospitalisé sait que certains soins ou examens conduisent à exposer au regard d'autrui les "parties honteuses" de notre corps. Nous allons voir que les personnes sont différemment sensibles au fait de les exposer.
Dans ma pratique, je me suis interrogée sur le sens de la pudeur. J’ai essayé d’avoir un esprit critique en améliorant mon savoir-faire, mon savoir- être dans ma pratique, pour une meilleure prise en charge du patient et de son entourage.
Au fil de mes recherches, de mes observations, j’ai pu découvrir qu’il n’y avait pas une, mais d’infinies formes de pudeur. Elles varient selon la société à laquelle nous appartenons, nos valeurs, nos croyances, notre vécu et surtout selon la singularité de chacun.
De nombreuses questions me sont venues à l’esprit. Qu’est-ce que la pudeur ? Ce sentiment a-il toujours existé ? S’exprime-t-elle de la même manière dans toutes les civilisations et quels sont leurs codes sociaux ? Quand les lieux protecteurs de la pudeur sont-ils apparus ?
Si nous remontons à la mémoire de l’Homme, les Evangiles en témoignent. Déjà, la Génèse enseigne que la pudeur est liée au regard de l’autre et à la proximité d’autrui, avec Adam et Eve qui se cachent lorsqu’ils découvrent leur nudité. Pour Jeanne d’Arc (1430), son impudeur réside dans le port de sa tenue masculine car pour l’époque il est scandaleux de gommer la différenciation sexuelle voulue par Dieu.
Dans certains musées, on rencontre encore des statuettes de diagnostic qu’utilisaient les Chinoises pour converser avec leur médecin. Plutôt que de nommer ou de désigner l’endroit qui les faisait souffrir, elles préféraient le montrer sur une de ces figurines qui avaient soin d’exposer toutes les