La querelle des modernes et des anciens
* les Classiques menés par Boileau, soutenaient une conception très particulière de la création littéraire, comme simple imitation des auteurs de l’Antiquité ; cette thèse était fondée sur l’idée que l’Antiquité grecque et romaine avait atteint une fois pour toutes la perfection artistique. Le choix par Racine pour ses tragédies de sujets antiques déjà traités par les tragédiens grecs illustre cette conception de la littérature respectueuse de la règle des trois unités et de la bienséance (entre autres) élaborée par les poètes classiques à partir de la Poétique d’Aristote.
* les Modernes, représentés par Charles Perrault qui soutenait le mérite des auteurs du siècle de Louis XIV, affirmaient au contraire que les auteurs de l’Antiquité n’étaient pas indépassables, et que la création littéraire devait innover ; ils prônaient une littérature adaptée à l’époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles.
Du moins, tel est le débat manifeste. Sous l'apparent progressisme des Modernes se cachent aussi des enjeux de pouvoir. Boileau était proche de Port Royal. En défendant les Anciens, il défendait, au nom de la diversité des héritages, des marges de liberté dans la République des lettres pour parler comme Fumaroli. Alors que les Modernes sont pris d'une sorte de fureur "normalisatrice". Fumaroli : "tout au long de la Querelle, qu'il s'agisse d'Euripide ou d'Homère, ce sont sous Louis XIV les Anciens qui admettent ce qu'il y a de vif, de déconcertant, de déchirant dans la représentation de la vie humaine par les poètes antiques, tandis que les Modernes sont favorables à des conventions morales et esthétiques uniformes et