On retrouve la pratique et la croyance religieuse dans toutes les civilisations, sans aucunes exceptions. La foi, étymologiquement « confiance », est une conviction qui engage totalement un individu mais qui reste, pour lui, un mystère. L’acte de foi est donc situé au-delà de ce que peut saisir la raison, la foi est liée à une révélation et la raison, qui est la faculté de penser et de juger propre à l’homme, est liée à une compréhension. On peut donc se demander si la raison entre nécessairement en conflit avec la croyance religieuse, autrement dit si la foi est incompatible avec une attitude rationnelle.

Toutes les religions sont différentes, il existe des religions sans Dieu comme le bouddhisme, des monothéistes tel le judaïsme, ou encore des polythéistes comme l’hindouisme. Or, il n’en existe pas sans l’idée ou le sentiment qu’il y ait une puissance qui dépasse l’homme et dont celui-ci dépend. C’est en cette puissance qui s’élève au-dessus de nous, la transcendance, que réside la foi. La foi est donc définie de manière paradoxale c’est une confiance totale en ce qu’on ne comprend pas, elle est liée à des croyances qui sont au-delà de ce que la raison peut saisir. C’est ce paradoxe qu’exprime la fameuse formule : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas. », Pascal veut, ici, nous faire comprendre qu’une connaissance rationnelle de Dieu, si elle était possible, ne pourrait fonder la religion, la religion est du domaine de la croyance, du sensible et non de la raison. La connaissance de Dieu est impossible ; la connaissance est un acte par lequel la pensée saisit un objet à travers une expérience sensible ou un concept, il s’agit donc de quelque chose de fondée, dont on a une preuve. Or a-t-on déjà eu une expérience sensible avec Dieu qui nous aurait permis de le connaitre ? Les croyants ne connaissent donc pas Dieu, ils y croient ; en effet la croyance, consiste à affirmer quelque chose sans pouvoir en apporter les preuves.
Dans l’antiquité,