« La raison d’Etat est une raison mystérieuse inventée par la politique pour autoriser ce qui se fait sans raison » Charles de Saint-Evremond. C'est sous la plume de Guichardin dans le Dialogue sur la façon de régir Florence, écrit entre 1521 et 1525, que voit le jour pour la première fois l'expression de raison d'État.
Si cette expression n'est apparue qu'au XVIesiècle en Italie, la chose n'est pourtant pas nouvelle. En effet, Platon prônait déjà que « Le mensonge est utile aux hommes. C'est donc aux gouvernants de l'État qu'il appartient de tromper les ennemis et les citoyens dans l'intérêt de l'État et personne d'autre n'y doit toucher. » Henri III ou Louis XIII sont par exemple deux rois qui firent assassiner respectivement le duc de Guise et le maréchal d'Ancre car ces deux personnages risquaient de renverser l'État. Mais l’utilisation du terme « raison » dans l’expression « Raison d’Etat » peut sembler ambiguë. Il est en effet possible de luirattacher deux définitions, à savoir d’une part la capacité de l’homme à distinguer le vrai d’avec le faux, et d’autre part les mobiles qui motivent des actes. La notion même de la raison d’Etat peut elle trouver une réelle légitimité dans les sociétés contemporaines ? Dans ce sens, y-a-t-il vraiment une raison d’Etat ? Si la raison d’Etat semble indispensable au pouvoir pour gouverner efficacement, elle apparait être néanmoins bien souvent amorale. Pourtant, les sociétés contemporaines lui apportent progressivement une légitimité nouvelle, et permettent à la raison d’Etat de préserver les libertés de tous. La raison d’Etat semble indispensable au pouvoir pour gouverner efficacement, mais apparait comme amorale La nécessité de la raison d’Etat Toute action visant à ces objectifs relève donc de la raison d'Etat. Ayant pour mission la sécurité de tous, l'Etat n'a pas à justifier ses actes. C’est ainsi que Machiavel substitue au bonheur de tous la nécessité de "préserver