Dès le VI e siècle, la question de l’origine du mal et de ses responsables est bien là ce que prouve la maxime de Socrate reprise par Platon dans le Ménon : « Nul n’est méchant volontairement ». Cela signifierait que tout homme voire tout être acteur ne peut faire le mal volontairement en l’ayant décidé à partir de sa raison. Nous sommes en mesure de nous interroger sur l’interdépendance du mal et de l’ignorance. Rousseau, notamment dans la Profession de foi du vicaire savoyard, semble penser que l’homme est naturellement bon ce qui soulève l’explication du mal par l’ignorance : l’homme pourrait faire le mal en souhaitant le bien. Or Thérèse dans Les âmes fortes de Giono apparait comme un personnage réellement pervers ayant un goût pour l’acte du mal. Ainsi, on peut imaginer que le mal peut être désiré pour lui-même. Nous pouvons également nous demander s’il n’est pas possible pour l’homme de vouloir à la fois le bien et le mal, créant ainsi une sorte d’ambigüité perturbant le monde manichéen apporté par une séparation nette entre le bien et le mal. Ainsi Macbeth dans la pièce du même nom de Shakespeare décide de tuer, désire le meurtre et pourtant, a du mal à passer à l’acte. Si l’ignorance peut pousser l’individu à faire le mal en souhaitant le bien, on peut aussi imaginer que l’homme choisisse le mal pour lui même, mais il est aussi concevable qu’un individu veuille à la fois le bien et le mal créant une sorte d’ambigüité du