La raison
Usages courants
Il ne faut pas confondre le sens philosophique du mot raison avec d'autres usages courants. Deux autres usages peuvent nous induire en erreur. Dans le premier, on dit "j'ai raison", au sens ou une opinion nous paraît correcte ou justifiée. Dans le second, on dit "voici mes raisons" en désignant par là les justifications qu'on apporte en faveur d'un acte ou d'une décision. Dans ces deux cas, il n'est pas question de la raison, faculté de juger, et on pourrait employer facilement d'autres mots. Au lieu de dire "j'ai raison" on pourrait dire "mon opinion est la bonne"; et au lieu de dire "voici mes raisons", on pourrait dire "ce sont là les motifs ou les justifications de ma décision". Mais on ne peut pas faire de tels changements lorsqu'on parle de la raison. Considéré au sens philosophique, le mot raison a pour synonymes approximatifs: l'entendement, la logique, l'intelligence, la compréhension ou, comme le dit Descartes, le bon sens.
La faculté de raisonner
Le raisonnement mathématique est certainement la forme la plus pure de la raison. À partir de certaines vérités et de règles logiques, on découvre d'autres vérités qui en découlent nécessairement. C'est ainsi qu'on fait des calculs, qu'on démontre des théorèmes ou qu'on programme un ordinateur. La raison est donc associée à la capacité de penser d'une manière parfaitement logique. Par extension, on attribue toute pensée cohérente à la raison. Ce rapprochement avec l'informatique est donc éclairant: la raison "compute", elle calcule et tire ses conclusions d'une manière froide et mécanique. Mais, on voit facilement que cette définition est restrictive et insuffisante.
"Un idéal, une attitude, une méthode"