La recherche du bonheur
Disons tout de suite oui ! Partons du principe que plaisir et bonheur sont identiques pour examiner ce qui s’ensuit. Admettons l’opinion selon laquelle le bonheur est seulement une somme de plaisirs. (texte)
1) Ce type d'hypothèse nous conduit droit au fil conducteur du libertinage. Le libertinage part du principe que le bonheur consiste dans le plaisir, pour trouver le bonheur il faut savoir trouver le plaisir, le saisir avec adresse et le conserver. Stendhal nous dit que le plaisir le meilleur est court et vif. Une débauche sans règles engendre très vite le dégoût et l’ennui. L’homme qui veut être "heureux" doit savoir user des plaisirs avec habileté, art et modération, par exemple repousser à temps un plaisir qui risque de virer à la peine.
Le donjuanisme est l'art du libertin qui consiste à jouer le jeu du plaisir, tant qu’il y a plaisir, puis à l’abandonner dès qu’il y a ennui ou lassitude. Jouer le jeu de la séduction tant qu’il y a du plaisir, conquérir la proie du désir et passer à une autre, dès que l’ennui survient. (texte) C’est jouer le jeu d’un égocentrisme conséquent, qui vise à la recherche de sa propre satisfaction. Don Juan joue le jeu de la séduction, tant que le plaisir émoustille il est vif, s’il faiblit, aussitôt il se tourne vers une nouvelle conquête. La séduction, c’est une façon de chasser le plaisir . Vivre en séducteur, c’est renouveler le plaisir en vivant la vie comme un jeu et en ne lui accordant évidemment pas de sérieux. Le sérieux, ce serait l’ennui, ce serait se gâcher le plaisir. L’important, c’est d’être d’avoir la promptitude nécessaire pour passer d’un plaisir à l’autre, pour en conserver toute la vivacité. Le sérieux, c’est l’ennui tandis que l’homme du plaisir lui sait s’amuser. Sa « morale », c’est ce qu’il nomme profiter de la vie... tant que l’on est encore vivant. (texte)
Il s’agit par exemple chez Stendhal pour Lucien Lewen de détailler son