La reconquista
La Reconquista n’est pas une guerre comme les autres. C’est une tentative réussie et longue de plusieurs siècles de plusieurs peuples pour recouvrer un espace conquis par une autre religion.
Pour Jacques Peres (Isabelle et Ferdinand, rois Catholiques d’Espagne, Ed Fayard, 1988), la Reconquista est bâtie autour d’un idéal, une idée fixe : refaire de la péninsule une terre chrétienne. Il ajoute qu’il « n’y a jamais eu d’armistice générale, seulement des paix ou des accords partiels »
Mais commençons par le début :
Le royaume wisigothique des années 700 est en crise : crise morale, crise de succession, rivalité entre les grands, mauvaise récolte, peste.
Dans le même temps, de l’autre côté de la Méditerranée, l’Afrique du Nord a été totalement comprise par l’Islam en 707. Le dynamisme musulman a balayé en quelques décennies les anciennes sociétés chrétiennes d’Afrique, l’Empire byzantin a perdu des territoires immenses. Mais l’Europe ne voit pas encore le danger.
En Espagne, l’arrivée du roi Rodrigue va cristalliser son opposition aux héritiers de Witiza. Il fait alors appel à l’aide à Musa Ben Nusayr et Tariq Ben Ziyad.
Ces derniers débarquent alors avec 400 combattants. Mais leur idée n’est pas celle de Rodrigue.
En juillet 711, Witiza est battu par Tariq à Rio Guadalete. Les troupes musulmanes font alors conquête des territoires jusqu’à Tolède où ils sont rejoints par Musa Ben Nusayr.
En 714, la péninsule est prise totalement, à l’exception du nord-ouest où se réfugient les lambeaux de l’Espagne wisigothique.
Les fils de Witiza acceptent la domination car on leur permet de garder leur terre. Par contre, et contrairement à une légende tenace, les juifs espagnols sont rapidement soumis à des tracasseries importantes.
Dans l’ensemble, les Espagnols acceptent la domination. Byzance était déjà venue (puis repartie) et même si on connaît moins bien l’Islam, on pense que l’on pourra s’y faire.
Les soubressauts de l’Empire