La Resilience Et Le Travail Infirmier
Margot Phaneuf, inf., Ph. D.
Une première partie de ce texte est présentée sous le titre « La résilience : concept abstrait ou pratique de vie ». Elle comporte quelques explications sur la nature de ce concept, sur les mécanismes de son application et sur les facteurs qui la favorisent. Cette deuxième partie traite plutôt de l’intervention de l’infirmière auprès de l’enfant traumatisé par le malheur de l’abandon, de la négligence et de la maltraitance ou auprès de la personne blessée gravement par la vie.
L’infirmière et la personne éprouvée
Comme l’infirmière rencontre au cours de sa carrière plusieurs personnes qui ont vécu de grands malheurs, elle se doit de développer une approche appropriée. Sa formation à la relation d’aide est un atout précieux 1 . Les principes qui fondent cette relation et les habiletés qui la caractérisent lui ouvrent la voie vers des attitudes et des comportements adaptés pour faire appel à la tendance
« actualisante » inhérente à tout être humain et pour l’aider à évoluer 2 .
Cette force de réaction et d’adaptation peut être inhibée par l’expérience traumatique et la présence de la soignante peut favoriser sa résurgence. Le respect de la personne et de sa douleur est la clé pour rejoindre la personne éprouvée dans sa souffrance. Mais il se peut qu’elle préfère demeurer silencieuse pour un temps et cela aussi il faut le respecter.
L’accueillir, l’entourer de chaleur et de tendresse, lui toucher avec sollicitude, si elle le permet, demeure à ce moment, les seules interventions possibles.
L’accueil, la présence et la patience
L’accueil d’une personne vivant un grand traumatisme dépasse nos pratiques sociales habituelles, il s’agit plutôt d’un acte professionnel réfléchi qui s’apprend et se perfectionne. C’est le moment de l’ouverture à l’autre, de la création du lien, ce qui lui
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. Margot Phaneuf (2002) Communication, entretien, relation d’aide et validation. Montréal, Chenelière et
McGraw-Hill.
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