La revolution
Le blocage est aussi un blocage institutionnel. Le roi gouverne seul, ses divers conseillers n'ont pas de pouvoir décisionnel et sont de simples techniciens. Le pouvoir est tiraillé entre deux logiques : la centralisation monarchique, et l'octroi de libertés provinciales matérialisées par les Parlements.
La monarchie absolue est contestée : la bourgeoisie et la noblesse veulent une monarchie parlementaire où elles puissent partager le pouvoir du roi.
Les parlements, en vertu de leurs droits de remontrance, peuvent refuser d’enregistrer les édits royaux ; car Louis XVI, à son avènement avait annulé la réforme de Maupeou, leur restituant tous leurs pouvoirs traditionnels.
En France, les provinces ne coïncident pas avec les généralités ; les lois, les impôts et les unités de mesure sont différentes selon les régions ; et il existe des douanes intérieures. Cette dissonance générale complique l’administration et multiplie le désordre.
De nombreux scandales éclaboussent la cour et la reine, discréditant un peu plus le régime. Marie-Antoinette incarne aux yeux du peuple la noblesse de cour parasite, égoïste et rapace. La simplicité bourgeoise du roi, qui fait contraste, la rend plus haïssable. Mais elle ne vaut pas à celui-ci une véritable sympathie car on méprise le mari trompé et incapable de faire obéir sa femme. Louis XVI, par son manque de prestance et son désir de mener une vie simple, a enlevé à la personnalité du roi cette majesté qui commande au respect et qui persuade vraiment le peuple que le souverain est le représentant de Dieu sur la terre. Il ne devient plus, aux yeux de la multitude, qu’un homme ordinaire. La monarchie perd alors son caractère sacré et se prive du « droit divin » qui lui donnait sa légitimité.
Crise sociale [modifier]
Le système social français est hérité du système féodal. La société est hiérarchisée en trois ordres inégalitaires. On peut parler de société inégalitaire car les deux