La rhétorique Grecque

Définition :

La rhétorique a pour objet le discours, c´est-à -dire l´emploi du langage construit et développé dans une adresse de quelqu´un à quelqu´un d´autre. Elle a pour but non seulement de persuader, c´est-à -dire d´agir sur les esprits, rationnellement ou irrationnellement, mais aussi de délibérer, c´est-à -dire de définir des problèmes et de leur trouver des solutions. Mais, à la différence de la philosophie, il s´agit de solutions concrètes dans des situation données, qui peuvent toujours être contestées. La rhétorique est à la fois une analyse des discours et - surtout - une pratique. Elle ne sépare donc pas le descriptif du normatif (ou plutôt du pragmatique), à la différence des sciences modernes du discours.

Bref historique
Origine :

La réflexion sur les pouvoirs du discours est certainement très ancienne et remonte au moins à Homère (VIIIe siècle av. J.-C.), mais ce n´est qu´au Ve siècle av. J.-C. qu´elle est l´objet d´un effort de formalisation à des fins d´enseignement, dans le milieu des sophistes et des premiers philosophes. La tradition fait d´un certain Corax et de son élève Tisias (personnages plus ou moins légendaires) les initiateurs de la discipline, dans le cadre du développement de l´institution judiciaire sous les régimes démocratiques ou semi-démocratiques. On a alors senti le besoin, dit-on, de forger des armes pour ceux qui ne disposaient que de la parole pour défendre leur cause. Les premiers sophistes (ceux qui apparaissent sous ce nom dans les œuvres de Platon) enseignent aussi à trouver quoi dire et comment parler dans les débats des assemblées politiques. Au début du IVe siècle, Isocrate fonde une école où il forme les jeunes gens aux diverses fonctions de la rhétorique. Les premiers manuels complets sont publiés dans la seconde moitié de ce siècle : nous en avons conservé un traité anonyme (mais son auteur est sans doute Anaximène de Lampsaque), la Rhétorique à Alexandre, et une