Explication de texte Claude SIMON La route des Flandres, II « Puis il vit les mouches » à « une faible exhalaison de pourriture ». Remarques des élèves : → Faute de pouvoir raconter la guerre elle-même (les combats, les bruits, les peurs), on raconte ses manifestations ou des conséquences. →Le récit se construit à partir du souvenir. « on a l’impression qu’il écrit au fil de sa pensée ». →La guerre est à la fois belle et choquante, à la fois artistique et meurtrière. Ambiguïté de la guerre. → Les codes du roman sont bouleversés. Mise en forme sous forme de commentaire : Claude Simon appartient au groupe des écrivains du Nouveau Roman (avec N. Sarraute, ou Michel Butor par ex.) qui écrit surtout pendant les années 60. A ce moment, la France littéraire est traversée de deux mouvements concomitants et contradictoires : d’une part de désir de se libérer des codes esthétiques du passé, et d’autre part, le traumatisme du passé (la seconde guerre mondiale, deux décennies plus tôt seulement) est encore très présent.
1) Comment raconter la guerre ? La guerre est une réalité permanente dans la vie des hommes, qui traverse les époques. Il y a toujours eu des guerres et des combats. Les récits de guerre sont nombreux ; ils nourrissent les épopées antiques, les romans chevaleresques, constituent des morceaux de bravoure de la tragédie (cf. le récit de la bataille du héros Rodrigue, dans Le Cid, de Corneille, au 17e s.). Qu’est-ce que le texte de Claude Simon ajoute à cette tradition du récit de guerre ? Ici, la guerre est racontée façon indirecte. On devrait nous parler de soldats et de bataille, on ne parle que de « mouches ».c’est à la fois pathétique, et burlesque, de réduire la guerre à un animal, et qui plus est, même pas le cheval, noble compagnon du guerrier, mais la mouche, insecte minuscule de la putréfaction et de la pourriture. La guerre est racontée de façon indirecte. Ce n’est pas le champ de bataille qui est décrit, mais ce qu’il en reste après la bataille. La