La répartition de l'eau dans le monde
Le droit à l’eau : dire clairement, nettement, fortement, que l’eau est un droit, ce qui n’a jamais été dit haut et fort parce qu’un certain nombre de pays s’y refusent. C’est un élément essentiel de la dignité humaine, et il faut l’inscrire dans la Constitution de tous les Etats. Au-delà du symbole, ce sera une mesure très forte. Loïc FAUCHON, Président du Conseil mondial de l’Eau.
On connaît les chiffres par cœur et, plus on les cite, plus ils se banalisent. Et plus, il faut continuer à les citer : – 1 milliard d’habitants de la planète n’ont pas accès à l’eau et 2,6 milliards vivent sans système d’évacuation des eaux usées.
– 25 000 êtres humains meurent chaque jour faute d’eau, dont la moitié sont des enfants. Pasteur dénonçait le fait que « 90 % des maladies ont pour origine des carences en matière d’eau ». Ce qui était vrai de son temps l’est plus encore aujourd’hui. Pour faire simple, l’absence d’eau tue dix fois plus que les guerres. L’avenir est encore plus inquiétant que le passé et le présent. Les chiffres, là aussi, parlent d’eux-mêmes : les réserves mondiales par habitant sont passées de 16 800 m 3 en 1950 à 7 300 m 3 en 2000 et atteindront probablement 4 800 m 3 en 2025. Il faut avoir le courage de dire que les objectifs dits « du Millénaire » paraissent aussi hypocrites, si ce n’est plus, que ceux qui visent à éradiquer le sida en Afrique d’ici 2010 : réduire de moi- tié, d’ici 2030, le nombre d’êtres humains sans accès à l’eau, cela revient à raccorder chaque jour 260 000 per- sonnes de plus au réseau d’eau potable et 370 000 à l’assainissement... Et cela dans un contexte d’urbanisa- tion galopante qui complexifie chaque année davantage la gestion de ce type de problèmes : alors qu’il n’y avait que trois villes de plus