La répartition
Au delà des aspects comptable, le partage des richesses produites est à la fois une question d’économie politique ancienne, c’est un débat qui est toujours vif, notamment en France, mais c’est aussi un problème scientifique. Dans toutes les sociétés la répartition des richesses est un mécanisme central qui se joue autant dans le champ économique que sur le plan des rapports de pouvoir et des systèmes culturels. C’est ce que Mauss appelait un fait social total.
L’aspect multidimensionnel de ce partage de la VA n’était pas absent de l’économie politique de la première moitié du XIXème. En revanche ce caractère multidimensionnel disparaît dans le modèle dominant (le courant main Stream) tant micro que macro économique.
Seul les courants institutionnaliste et hétérodoxe ou quelques auteurs isolés (Fitoussi) inscrivent encore la question économique et notamment celle du partage, dans un cadre institutionnel et politique.
On abordera successivement la théorie, puis la mesure et le partage de la VA et on analysera la question du partage sous l’angle des inégalités et les dispositifs redistributifs qui répondent à ces inégalités.
A) La question du partage de la Avaleur ajoutée dans les débats actuels et dans la théorie économique
1) Le partage de la VA dans le débat contemporain
Le partage de la VA : un fait stylisé. Dans la longue durée (1 siècle et plus), le partage de la VA entre le Travail et la Capital est relativement stable. Aux Etats-Unis depuis le début du XXème siècle la part de l’EBE dans la VA gravite autour de 27% et 30% en France les variations sont plus amples 25% à 35%. (Ces chiffres sont donnés par Piketty et Saez). Globalement ce partage est stable, et c’est parce qu’il est stable qu’il fait parti des faits stylisés. Le fait stylisé à été introduit par Kaldor en 1961 et Römer en 1980 est une relation entre des grandeurs macro économique suffisamment stable dans le temps et dans l’espace pour être admise par tous