Mercredi, le 2 Mars 2011

Mesdames et Messieurs les jurés, bonjour.
Je me tiens ici, face à vous en tant qu’avocate mais aussi en tant que porte-parole du peuple tunisien, un peuple opprimé depuis plus de 23 ans par un chef d’état que l’on peut qualifier de dictateur. Non, la Tunisie n’est pas une démocratie, c’est une dictature avec à sa tête le tristement célèbre Zine el-Abidine Ben Ali.

Je ne suis pas ici aujourd’hui pour vous persuader que la politique de
Ben-Ali n’est pas correcte. Je suis ici pour vous convaincre que cet homme agit depuis 23 ans de façon atroce, tel un monstre capitaliste et sans cœur.

En commençant par un exemple concret et vrai je vais vous amener à
Prendre pleinement conscience de la misère, de la difficulté et du danger auquel sont tous les jours confrontés les tunisiens, et ce, à cause de Ben Ali.

Mohamed Bouazizi était un jeune homme de 26 ans fraîchement diplôme d’une université tunisienne. Il n’a pourtant pas trouver de travail et s’est donc retrouvé contraint de vendre des fruits et des légumes illégalement pour continuer à vivre. Après s’être fait confisquer sa marchandise et humilier par les agents de sa municipalité, il s’est retrouvé surendetté. Par désespoir, il a mit fin à ses jours en s’immolant dans un lieu public. Ce fut la goute qui fit déborder le vase et dès le lendemain c’est toute la région de Sidi-Bouzid qui se révoltait contre le chômage et la pauvreté qui sévissent sur toute la Tunisie. Mohamed Bouazizi n’est qu’un cas représentatif d’une jeunesse humiliée et sans avenir.

En effet, savez-vous combien de jeunes Tunisiens diplômés ne sont pas payés comme ils devraient l’être ? Combien sont-ils à travailler en tant que femmes de ménage, ouvriers, cuisiniers dans un fast-food ou éboueurs alors qu’ils sont diplômés pour être médecins, ingénieurs ou encore avocats ? Pourquoi Ben-Ali ne crée t’il pas une meilleure politique d’emplois ? Et bien parce que comme l’a dit Aristote